Le stress vole nos vies
- Bon ENVOL/Sophie Ponticelli
- 17 juil.
- 5 min de lecture
Traduction d'un Morning Musing de FlyLady

Chers amis,
Cet été a été particulièrement stressant. Un peu de stress peut parfois nous aider à faire face: il libère de l’adrénaline dans notre corps, on accélère le rythme et on accomplit plein de choses. C’est ainsi qu’une petite femme peut, dans un moment critique, soulever une voiture pour sauver quelqu’un coincé dessous. Mais ce carburant miracle devient toxique s’il est produit en continu: nos moteurs ne sont pas faits pour tourner en sur-régime.
Beaucoup d’entre vous savent qu’il y a eu une période dans ma vie où j’ai sombré dans une profonde dépression. J’ai dû être hospitalisée. On m’a prescrit un traitement antidépresseur, et je crois sincèrement qu’il m’a sauvé la vie. Mais ce n’est pas la seule chose qui m’a aidée: j’avais aussi cette farouche envie d’aller mieux, alors j’ai cherché de l’aide partout où je pouvais.
J’ai vécu pendant 17 ans dans une relation oppressive. Tout était soi-disant de ma faute: s’il ne réalisait pas ses rêves, s’il n’allait pas à l’école de droit, si l’argent manquait, c’était à cause de moi. Pourtant, j’élevais notre fils et m’occupais de la maison. Mais au bout de 4 ans d’humiliations, j’ai décidé de trouver un emploi, non pas parce que je ne valorisais pas mon rôle de maman à la maison, mais parce que je n’en pouvais plus des reproches.
Je me suis retrouvée à jongler avec un emploi de 44 heures par semaine, la crèche, l’église, les trajets pour les entraînements de football, et un mari toujours insatisfait. J’essayais désespérément de le maintenir dans une humeur supportable. Parfois, je devais rentrer en courant sur ma pause déjeuner pour faire un ménage de crise. En 45 minutes, j’arrivais à transformer une maison en vrac.
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Je vivais sur des œufs. Ce stress constant, cette peur de déclencher une colère, m’épuisait. Je tombais malade sans arrêt, et malgré tous mes régimes, je ne perdais pas un gramme. Je pensais qu’en étant parfaite, en tenant une maison irréprochable, il finirait par m’aimer. Quelle erreur… Et comme j’avais été élevée dans une église qui condamnait le divorce, je me sentais piégée. Petit à petit, j’ai fini par croire à toutes ses critiques. Mon estime de moi s’est effondrée. Mon corps a suivi: acné, malaises, frissons constants… Je suis devenue une boulimique émotionnelle. À chaque crise, je me réfugiais devant le frigo en pleurant.
Et pourtant, je ne réalisais même pas à quel point ma vie était toxique. Je me disais qu’au moins, mon fils ne vivait pas dans un foyer "brisé". Ce que je ne savais pas encore, c’est qu’il y a bien pire qu’un divorce: il y a la torture psychologique et l’humiliation permanente. J’ai commencé à lire les livres de Pam et Peggy pour essayer de tenir ma maison. Leurs méthodes m’ont aidée à rester à flot, mais j’ai compris aussi qu’il existait autre chose dans la vie que le ménage. Grâce à leur livre "The Happiness File", j’ai recommencé à rire. Mais rire dans une maison où on vous méprise, ce n’est pas bien vu. Il se moquait de moi quand je riais. C’est là que j’ai su que je ne pouvais plus vivre comme ça.
Pour retrouver un peu de moi-même, j’ai commencé à lire et écouter des cassettes audio de développement personnel. Les enregistrements de Rita Davenport ont changé ma vie. Elle disait: "Ce que tu penses, tu l’attires". Je l’ai écoutée encore et encore jusqu’à ce que je commence à y croire. Aujourd’hui, elle est une amie et une mentor précieuse. J’ai remercié Dieu de m’avoir donné la force de mettre de côté l’argent des courses pour acheter ces cassettes. C’était le meilleur investissement de ma vie.
En reprenant confiance, j’ai aussi déclenché une réaction de panique chez lui. Il se sentait menacé par mon renouveau. Les reproches ont empiré. La dépression également. Et puis, tout s’est enchaîné: la mort de mon patron, une perte d’emploi, un retour à l’université, la maladie puis le décès de mon beau-père, et les dettes du domaine agricole dont j’avais hérité. Mon corps et mon esprit ont fini par lâcher.
C’est là qu’une amie m’a piégée avec bienveillance. Elle m’a demandé de l’accompagner à un rendez-vous médical à Memphis. En réalité, c’était moi qu’elle emmenait. Là-bas, on m’a proposé une hospitalisation immédiate. Je ne pouvais pas rester, j’avais une famille à gérer… mais quand j’en ai parlé à mon mari, il m’a dit: "Si tu vas dans cet asile, ne reviens pas ici." J’ai compris à cet instant que je devais me sauver. J’ai refait mes valises et suis repartie le soir-même.
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Ces dix jours à l’hôpital ont été un tournant. J’ai découvert l’impact dévastateur du stress sur notre santé physique et mentale. J’ai appris à méditer, au départ juste pour me détendre. Mais à force de silence intérieur, j’ai commencé à entendre ce que j’appelle des Brises Divines: de doux souffles de Dieu, qui me montrent le chemin.
Après neuf jours sous traitement, j’ai su que je ne pouvais plus vivre avec lui. Quand je lui ai annoncé que je le quittais, il m’a répondu: "Mais pourquoi? Je suis heureux." Je lui ai répondu: "Je sais. Parce que je me suis assurée que tu le sois."
Je suis partie avec juste ma couette en plumes, mon poste de radio, ma voiture et les vêtements que je portais. Je me suis installée dans une vieille maison de campagne avec une baignoire à pieds. Certains jours, je passais des heures dans un bain chaud: c’était la seule chose qui me réchauffait. Un médecin m’a expliqué que j’avais peut-être ainsi naturellement remonté ma température corporelle et contribué à ma guérison. Une semaine après avoir quitté cet homme, une personne m’a dit que j’avais rajeuni de 10 ans. Mon visage s’était éclairci. Mon corps s’était réveillé. Et un jour, j’ai eu mes règles. Pour la première fois depuis longtemps. J’ai pleuré… de joie. J’étais à nouveau vivante.
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Depuis ce jour, je suis rarement malade. Je prends soin de moi. Et je suis fière de pouvoir vous aider. Parce que si nous ne nous occupons pas de nous-mêmes, qui le fera? Notre esprit, notre corps et notre cœur sont liés. Ils sont aussi tous connectés à Dieu. Il nous donne l’intuition, la pensée positive, le bon sens, la capacité d’agir. Il nous a donné des outils simples: se lever, s’habiller, dormir, boire de l’eau. Il nous souffle quand quelque chose ne va pas. Encore faut-il écouter…
Le problème, c’est que nous avons grandi avec des modèles de perfection. On essaye de les reproduire à la maison. On garde tout, on accumule, on vit dans le désordre, la honte et l’épuisement. Le stress devient notre norme. Et notre corps s’éteint peu à peu. Je veux que ça cesse. Nous pouvons mettre fin à cette souffrance, pas en cherchant la perfection, mais en cherchant à nous bénir nous-mêmes et notre famille avec ce qui est suffisant et bon. Un évier propre, un coin de table dégagé, un coucher à une heure raisonnable… Ce sont des actes d’amour. Chaque petite action compte. Et plus nous laissons tomber la perfection, plus nous nous rapprochons de l’unique perfection: Dieu.
Je veux pour vous ce que j’ai aujourd’hui: la paix. Et cette paix est née le jour où j’ai cessé d’essayer d’être une superwoman et commencé à prendre soin de moi.
Avec tout mon amour,
FlyLady

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